RENTRÉE 2021 : L’ÉCOLE INCLUSIVE OÙ EN EST-ON ?

« Nous avons normalisé le chemin des élèves handicapés vers l’école » a annoncé Sophie Cluzel

Jeudi dernier 12 millions d’enfants ont repris le chemin de l’école.

400 000 sont en situation de handicap (soit 20% de plus qu’en 2017) dont 55% sont encadrés par des AESH.

De son côté, le gouvernement a rendu sa copie sur l’école inclusive.

Aujourd’hui nous vous proposons un petit « Quoi de neuf ? » des mesures mises en place par le gouvernement pour cette rentrée 2021.

– LES AESH

4 000 AESH (Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap) supplémentaires ont été embauchés cette année portant leur effectif total à 125 000 versus 63 000 en 2017.

Leurs contrats de travail sont davantage qualitatifs avec un statut reconnu d’agent de l’Éducation nationale, des perspectives de carrières, 60 heures de formation proposées… Un budget de 40 millions d’euros est prévu en 2022 par le gouvernement pour revaloriser leurs salaires.

– LES PIAL

Les PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisé), instaurés en 2019, ont été étendus à l’ensemble du territoire français afin de répartir les AESH selon les besoins et les emplois du temps des élèves.

Ce sujet est très controversé car les associations voient dans ces « aides » une dégradation de leurs conditions de travail, forçant les AESH à accompagner de plus en plus d’enfants en France alors que ces derniers souffrent déjà du recul du nombre d’heures d’accompagnement. Cependant les PIAL ont permis aux professionnels du secteur médico-social d’être présents au sein même de l’école alors que jusqu’à présent ils n’avaient aucune interactivité.

– DÉVELOPPER LES ÉCHANGES AVEC LES PARENTS D’ENFANTS EN SITUATION DE HANDICAP

Pour répondre au mieux aux attentes des familles, des cellules d’écoute et « de réponse » sont désormais en place au 0 805 805 110 (numéro vert gratuit), qui les redirigent vers des intervenants départementaux, spécialistes du sujet et sur le terrain quotidiennement.

D’autre part des entretiens d’accueil sont calés avec l’équipe pédagogique en plus de la rencontre de début d’année avec l’AESH de l’enfant instaurée il y a 3 ans.

Les demandes d’aménagement des épreuves pour les élèves ayant des besoins particuliers (durée d’épreuve allongée, temps de pause, aide humaine…) sont facilitées avec un formulaire unique évitant ainsi un nouvel avis médical supplémentaire.

L’idéal reste l’AESH individualisée mais le Ministre de l’Éducation Nationale n’y voit pas « une réponse à tout ».

– LA FORMATION DES PROFESSEURS

La formation à l’école inclusive est désormais obligatoire pour les nouveaux enseignants à hauteur de 25 heures. Pour ceux déjà en poste, malheureusement la démarche reste volontaire.

Des stages dédiés peuvent être demandés pour une auto-formation.

– LA POLÉMIQUE DE L’AUTISME

Lorsque le degré de la maladie est faible, l’autisme n’est pas jugé handicapant et de ce fait, les enfants ne sont pas considérés « en situation de handicap ».

Mais lorsque le degré est élevé ces enfants se retrouvent « privés d’école » catégorisés comme ingérables par les enseignants.

C’est pour éviter cela que l’Unapei (groupe de 550 associations défendant les intérêts des personnes handicapées) relance l’opération « #jaipasecole » qui recense les élèves privés de solution de scolarisation adaptée à leurs besoins.

L’Éducation nationale quant à elle, s’engage à créer des « parcours de scolarisation » toujours plus personnalisés et développer les « structures d’enseignement autisme ».

Ainsi, 101 postes d’enseignants spécialisés en TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme) ont été créés pour aider les professeurs « classiques », 115 Unités d’Enseignement en Maternelle Autisme (UEMA), 90 Unités d’Enseignement en Élémentaire Autisme (UEEA) ont ouvert en 4 ans, 85 classes TSA supplémentaires et 1300 ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire) ont été créées cette année.

– POUR LA SUITE ?

L’objectif est de parvenir à harmoniser toutes ces mesures sur l’ensemble du territoire pour qu’il n’y ait plus aucune disparité  entre les établissements d’accueil.